vendredi 21 janvier 2011

Un convoi antarctique - l'après-midi

Je vous avais laissé après le déjeuner et le deuxième démarrage collectif de la journée. Tout comme le matin, quand l'ensemble du convoi est reparti, chacun retrouve l'intimité de sa cabine, parfois écornée par des appels VHF pour vérifier les températures d'échappement, la consommation en fuel, partager la dernière blague des "Grosses Têtes" ou de "On va se gêner", signaler un numéro de "La Tête au carré" avec Jean Duprat (chercheur en poussière d'étoiles - je vous le fais rapide - et ancien campagnard à Concordia) ou encore parler cinéma dans la foulée du "Masque et la plume".

Non, nous ne captons pas la radio (ce qui va sans dire va mieux en le disant) mais Patrice, en prévision des raids, fait des CD des podcasts de tout un tas d'émissions, histoire de passer le temps. Les auto-radios des cabines permettent d'écouter des CD ou de brancher un lecteur MP3(prise jack-jack) pour avoir sa playlist.

Personnellement, j'ai bien essayé Mylène Farmer (le premier qui se marre je le raye de mes fans…) mais ça ne colle pas avec le décor. Je me range à de l'électronique, plus propice à faire déambuler l'esprit sur les sastrugis, avec Kraftwerk, Air, ou encore Vangelis... pauvre de moi, j'ai oublié Jarre… pour les curieux, je vous conseille de jeter un oeil sur ma playlist Deezer (colonne de gauche de ce blog).

J'ai aussi quelques livres audio - car malgré tout le tracteur secoue trop pour lire à mon goût - parmi lesquels "Le traité des sensations" de Condillac. C'est assez drôle de se retrouver avec un texte que je "traine" mentalement depuis la classe de Terminale et ses cours de philo (merci Monsieur Concil !).

Si les heures de route peuvent très bien se passer, n'allez pas non plus croire qu'il s'agit d'une colonie de vacances. Loin de là. Il faut rester vigilant sur l'état de son tracteur (vitesse, gaz, température d'échappement, niveaux divers) et l'état global du convoi (les autres tracteurs et les charges). Si un engin est dans la panade, pour une raison ou une autre, c'est tout le convoi qui serait susceptible de s'arrêter pour décharger d'éventuelles pièces de rechange du magasin et assurer les réparations. Depuis le début, nous avons déjà eu quelques pannes, mais qui fort heureusement n'ont pas immobilisé les engins de façon définitive (ce qui peut arriver parfois).

Vers 19h30, soit une heure avant l'arrêt du convoi, Patrice relève les positions des premiers et derniers - comme pour l'arrêt du midi. En fonction des réserves de fuel et du temps qu'il reste, le Kassbohrer peut faire le parking pour la caravane et les engins…

Je vous retrouve très vite pour les manoeuvres du soir !

Mais avant de vous quitter, petit bulletin météo : soleil magnifique depuis notre départ. En ce 10e jours de route, nous sommes à 3200 mètres d'altitude réelle (ce qui ici équivaut plus ou moins à 3500 mètres) et à moins de 222 km de Concordia (sur les 1200 que nous avions à faire).