vendredi 19 novembre 2010

J-32. Bonne pour le service !


Sur le pont à 8h00 pour ma visite médicale une heure plus tard. Je vous passe la course pour trouver un photomaton afin de me tirer le portrait (j'avais oublié de m'en occuper avant) et les grenouilles dans le ventre à force d'être à jeun...

Donc j'arrive à 9h00 pétante au CMETE dans le 1er arrondissement et tout s'enchaine très vite : radio pulmonaire à 9h10, électrocardiogramme au repos cinq minutes plus tard, le médecin me récupère à la sortie pour mon entretien individuel, tout va bien... On continue... Pipi dans le bocal et prise de sang...

Pendant qu'on me pique le bras, je discute avec l'infirmière super sympathique qui me dit que tout l'IPEV passe par ici. Je me sens de plus en plus "là bas"... Pudiquement, on en vient à évoquer "l'accident" (celui du 28 octobre 2010) sans rien trouver, ni elle ni moi, quoi que ce soit de très original à dire, mais ça a secoué un peu tout le monde ici.

La matinée se poursuit avec une panoramique dentaire dans un cabinet du même immeuble mais résolument plus kitsch. Tandis que la machine me tourne autour je perçois mon corps comme une autre machine que l'on vérifie, que l'on teste, que l'on évalue.

L'homme en confinement est-il encore un homme ? ou plutôt un surhomme prêt à affronter son environnement ? ou est-il déjà une machine qui saura s'adapter à celui-ci...

Toujours pas de carie (c'eût été un comble de m'en découvrir une première à 33 ans !). Malgré une dernière tentative de me faire enchaîner avec l'ECG à l'effort (beurk, moi ? pédaler ? pendant 15 minutes ?), le rendez-vous est confirmé pour 18h30 ce soir. J'en profite pour repasser à l'ENSCI et tombe avec bonheur sur Charles qui me donne des conseils utiles : "Surtout, tu contrôles ta respiration, il ne faut pas partir en essoufflement. Tu expires bien, tu inspires au 3/4... Si on te fait faire des flexions, pense à une image agréable et concentra toi sur ta respiration"... Il faut que je me repasse ces précieux conseils en boucle jusqu'à ce soir ! Merci Charly !

Tout est évidemment psychologique, je m'en rends compte de plus en plus. Dans le bouquin de Stéphane Levin (Seul dans la nuit polaire), j'avais découvert la visualisation mentale qui permet de mieux se préparer aux épreuves à venir. Rapidement, le principe est de se projeter dans les tâches à accomplir, pour éventuellement y trouver des "problèmes" et de s'entrainer psychiquement à les résoudre.

Sans aller dans autant de finesse, j'avais appliqué cette méthode lors de ma plongée en sous-marin. La première nuit, je m'étais réveillée un peu tendue, sur le thème "je suis dans un sous-marin !, dans un sous-marin sous l'eau !!, je suis sous l'eau !!!" Je m'étais alors étendue, dans la même posture décrite pas Levin, pour ne surtout pas donner prise à l'angoisse et vite retrouver le sommeil. J'ai par la suite passé d'excellentes nuits.

A 18h30, je me retrouve comme prévue en selle sur un vélo d'appartement avec des électrodes ventousées un peu partout. Je dois pédaler entre 70 et 80 tours/minutes mais le cardiologue (le portrait craché de Mr Magoo - pour les plus de 40-50 ans) me demande d'assurer les 80 t/m... Au bout de quelques minutes, il annonce "très bien deuxième pallier, on continue"... Sur la fin, ça devient pénible pas tant sur le point respiratoire, mais les jambes tirent franchement... "encore une minute, mais c'est bon le test est validé vous pouvez arrêter quand vous voulez"... Je veux tenir... HOURRA Mr Magoo annonce la fin de cette course immobile.

Les résultats sont bons, pas de problème mais un "léger" (oui... LÉ-GER... seulement) manque d'entraînement qui fait que mon cœur ne vient pas assez vite à son maximum et que le temps de récupération est plus lent que pour un coureur de fond... Tient donc !

Quoi qu'il en soit je suis APTE à découvrir le Grand Blanc ! Quelle belle journée...